mon dur combat pour retrouver un corps perdu

Avez vous déjà eu cette sensation angoissante d'être passée à côté de sa vie ? Ça fait mal !!!! J'en ai fait le constat ce matin. A 58 ans c'est dur, car la plus grande partie de notre vie est quand même derrière nous. Je sais que mon poids en est la cause. Mais qu'ai je dans cette fichue caboche pour ne pas avoir tout fait pour changer ! Je suis chercheuse, non pas au CNRS mais à Pôle Emploi comme des millions d'autres. Je pensais qu'avec mon extrême intelligence, retrouver un emploi ne serait qu'une formalité ( j'espère que tout le monde a compris que je me gaussais...). Que nenni ! Et je sais que c'est surtout à cause de mon physique que les employeurs n'essayent même pas de me donner une chance. C'est triste mais c'est la pure vérité. Mais....... Depuis le 26 janvier je me suis reprise en main. - 14 kg au compteur ( vu que je n'en plus que 56 à perdre tout va bien !). J'ai aussi compris un truc essentiel, c'est que bien que je me sente BEAUCOUP plus mince, et bien, dans le miroir et sur les photos je ressemble encore à un gros tas. Ce constat n'est pas négatif. Je pense que je courre moins à l'échec que la derrière fois où j'avais perdu un nombre conséquent de ces foutus kilos de m.... J'ai décodé ma rechute. J'ai fait une introspection et me suis rendue compte que je ne me voyais JAMAIS comme je l'étais vraiment. Lorsque je suis au top lde mes kilos, je n'ai pas la sensation d'être un monstre de gras. Lorsque je maigris mais sans arriver à un poids correct, j'ai l'impression d'être une sylphide. Mais la réalité me rattrape très vite et je replonge. Il y a 2 ans j'avais réussi à perdre 50 kg et j'étais persuadée que j'étais une bombe ! Je pesais encore presque 100 kg. Je suis allée dans un magasin de chaussure pensant trouver une paire de botte et bien entendu aucune ne fermait. J'ai trouvé ça super frustrant en me disant que malgré mes efforts de dingue je n'arrivais toujours pas à être comme tout le monde. Et bing !!! J'ai plongé la tête la première dans les gâteaux et le chocolat et tant d'autres choses. Mais en même temps. Si on réfléchit bien, 100 kg c'est loin d'être un poids normal, donc il est évident que les bottes ne pouvait pas m'aller. En allant chez ma mère, grande collectionneuse de photos devant l'éternel, j'ai eu l'immense chance de tomber sur une photo de cette même année, celle où je me croyait au top de ma silhouette et je me suis aperçue que mes bras étaient énormes et que j'étais loin d'être la créature de rêve que je pensais être. Donc, cette fois ci, je vais être totalement objective et je ne vais pas, comme la dernière fois, regarder une personne participant à la fameuse émission " Relooking extrême" et me dire : " je ne comprends pas ! Elle pèse le même poids que moi et je fais BEAUCOUP plus mince qu'elle !" Non ! Tu es EXACTEMENT comme elle mais tu ne veux pas le voir. Allez, à bientôt ....

C’est le jour 1 …..

Celui qu’on retient ….

C’est le plus facile, celui où je me dis que tout est possible, que l’avenir m’appartient, que je vais faire abstraction des difficultés tellement je suis gonflée à bloc (mouais ! pour l’instant je suis surtout gonflée tout court !)

Pourquoi n’y a-t-il pas que des jours 1 ?

Je vais vous raconter le quotidien d’une personne obèse. D’abord mes nuits sont des cauchemars. Mon poids et la graisse sur mes bras, mes cuisses et sur tout le reste de mon corps m’empêche de passer une nuit complète dans mon lit. Je finis inexorablement ma nuit dans un fauteuil.

Les jours ne sont pas plus agréables. Marcher trop longtemps est un calvaire, m’habiller est un calvaire, me chausser est un calvaire, bouger est un calvaire (liste non exhaustive) !

Alors vous allez me répondre : pourquoi en être arrivée là et pourquoi n’avoir rien fait pour remédier à tout çà?

Si j’avais la réponse, il n’y aurait plus de question ! (waouh je pense que ça pourra faire objet du prochain sujet du bac philo).

Certains diront que c’est un manque de volonté, que quand on le veut vraiment, on le peut ! Je peux vous dire que ces personnes n’ont jamais connu ce drame. Celui qui impacte une vie entière, la famille, les relations sociales. D’autres penseront qu’avec une bonne thérapie on peut gagner. Que nenni ! Tant qu’un élément déclencheur ne vient pas illuminer votre esprit et que surtout vous ne vous accrocher pas à cet élément, la volonté et la thérapie ne suffisent pas. De plus il a été reconnu que l’obésité est une maladie chronique. Chronique ! Ce qui veut dire que l’on n’en guérit jamais. Vous trouvez çà rassurant et motivant ? Moi non …. Il semblerait aussi que l’on mange pour se remplir, pour combler un vide. Pour mon cas c’est sûrement vrai. Parfois je suis un puits, un gouffre, un cratère, un vide abyssal. Je ne peux plus toucher le fond. Ce qui me peine le plus, c’est que je suis consciente que tout cela aura de graves conséquences sur ma santé, sur ma prise de poids et sur tout ce qui en découlera. Je pense être quelqu’un d’intelligent et je ne comprends pas comment je peux me laisser submerger par cette vague qui déferle sur moi, me laissant pantelante, sans force et encore plus mal qu’avant la crise. Je sais que je vais m’enfermer un peu plus dans cette spirale infernale, que mes mouvements seront encore plus difficiles, que ma relation avec mon mari se dégradera encore un peu plus (si c’est possible). Mais rien n’y fait. Je me retrouve dans mon cher fauteuil à m’empiffrer de tout et n’importe quoi ! Tout y passe ! Le salé, le sucré, le sucré-salé ….. C’est horrible de se dire que rien, je dis bien rien, ne peut m’empêcher de me remplir. Et bien entendu tout ceci dans la plus grande clandestinité, bien cachée aux yeux des autres. Je suis passée maître dans l’art de la dissimulation. Je peux me vanter de n’avoir jamais été prise la main dans le sac (ou le paquet de gâteaux, de chips, de bonbons, de chocolat, etc.…) Et non ! Je grossis en regardant un verre d’eau ! Vous l’avez déjà entendu celle là ? Mais bien sûr ! On y croit tous !

Alors, pour la cent millième fois, je vais me mettre au régime ! Ah pardon ! Je vais suivre le programme Weight Watchers qui n’est pas un régime, mais un rééquilibrage alimentaire ! Bon on l’appelle comme on veut, mais je tente encore une fois de fermer ma bouche. Celles ou ceux qui sont dans mon cas connaissent bien la problématique d’un régime alimentaire. L’addiction ! Nous sommes des drogués de la bouffe, des aliments dépendants. Et contrairement à l’alcool ou les drogues, nous sommes obligés de consommer la substance néfaste. Un alcoolique ne devra plus consommer d’alcool et ce n’est vital, un drogué ne consommera plus de substances illicites et ce n’est pas vital, mais peut-on s’arrêter de se nourrir ? La réponse est non ! Donc l’objet de notre addiction est toujours là, prêt à nous tenter et nous, nous sommes prêts à succomber.

Allez le jour 1 est en marche …..

Un regard ....

Un sourire .....

De l'intérêt.....

Et tout à coup l'envie revient! Celle de plaire, celle d'être bien dans sa peau, celle d'être enfin en harmonie avec sa tête !

L'envie !!! Le désir !!! L'envie !!!

Un homme vous regarde par la fenêtre et semble faire fi de votre apparence et de votre enveloppe charnelle (votre couverture charnelle, votre couette charnelle, votre édredon charnel ). Et là tout va changer !